La garde alternée

Pour ou contre se partager les enfants la semaine ?

« On ne s’est jamais autant séparé qu’aujourd’hui… 1 couple sur 3 divorce ! » observe Catherine Dolto-Tolitch, médecin et haptothérapeute (méthode de communication avec le fœtus par le toucher, via la paroi du ventre de la mère), co-auteur avec Claire Brisset, journaliste et inspectrice générale de l’Éducation Nationale, et Gérard Poussin, psychologue et psychothérapeute, du dernier Mordicus « Pour ou contre la garde alternée ? ».

État des lieux
Une semaine chez la mère, une semaine chez le père. Un couple sur dix en instance de divorce demande aujourd’hui la garde alternée pour leur(s) enfant(s). Pourtant reconnu par la loi du 4 mars 2002, la résidence alternée est loin de faire l’unanimité. Cette formule, égalitaire pour les parents, est-elle propice au bon équilibre de l’enfant ? Quel est son impact sur la vie familiale et le bien-être des enfants ? L’alternance

La garde alternée est un devoir, une responsabilité d’adulte, pas un droit à jouir de l’enfant comme un bien de consommation.

hebdomadaire est-elle trop courte pour que l’enfant s’adapte convenablement ? Faut-il fixer des limites d’âge, notamment pour les plus jeunes ? Bref, la garde alternée est-elle un bienfait pour l’enfant et pour ses parents ou un véritable danger ?
Autant de questions et de réponses abordées par ces trois spécialistes de l’enfance dans ce nouveau Mordicus sur la garde alternée.

L’avis de spécialistes
Une chose est certaine l’exposition au conflit parental est vraiment délétère, affirme Gérard Poussin, mieux vaut que les parents se séparent, mais la garde alternée ne peut être pensée de la même façon pour des âges différents.
Penser que la résidence alternée serait la seule solution pour que les deux parents conservent un lien fort avec leurs enfants est un raisonnement bon marché remarque Claire Brisset, car les enfants ne raisonnent pas comme nous. Ballottés, sans maison fixe ils sont considérablement fragilisés.
La garde alternée serait une solution de facilité pour les parents. « Quel adulte trouverait confortable de déménager tous les 8 jours, a fortiori s’il faut changer de quartier et ajouter un temps de trajet pour se rendre à l’école ? » demande Catherine Dolto-Tolitch, médusée par la loi de 2002 qui permet la résidence alternée. Quand on devient parent, on en prend pour 25 ans, alors si on ne s’en sent pas capable mieux vaut prendre un poisson rouge. La garde alternée est un devoir, une responsabilité d’adulte, pas un droit à jouir de l’enfant comme un bien de consommation. Donc si la mère n’est pas « dysfonctionnante », oui l’enfant du moins jusqu’à 10 ans est « mieux » chez la mère en voyant son père le plus souvent possible…

Lire également le Mordicus « Faut-il interdire les écrans aux enfants ? » et le regard que portent 34 enfants sur leurs familles décomposées ou recomposées…

« Pour ou contre la garde alternée ? », 10,90 €, Éditions Mordicus. En librairie.