La contraception et les jeunes

Les jeunes sont plus à l’écoute de la sexualité et la contraception. Tour d'horizon des modes de contraception.

À l’heure d’Internet et de Facebook, on n’a plus le droit d’être ignorant en matière de sexualité et de contraception. N’est-ce pas les jeunes ! Sachant qu'ente 15 et 18 ans, 12% des garçons et 5% des filles ont déjà eu 5 partenaires ou plus révèlent les chiffres. C’est sûr allez demander à sa mère « tiens tu me files l’adresse de ta gynéco » au moment de la pub à la télé, ça le fait pas forcément ! Mais surfer sur Internet pour trouver l’info, c’est un minimum et tellement plus branché (voir la liste en fin d’article).

Les mercredis de la sexualité

Pour les petits veinards qui habitent du côté d’Angers, il y a les « Mercredis portes ouvertes » lancés en septembre 2000 au CHU Angers qui permettent aux jeunes, filles et garçons, d’accéder à l’information en matière de sexualité, au dépistage des IST (infections sexuellement transmissibles), à la prescription d’une première contraception, de façon anonyme, sans autorisation parentale, sans rendez-vous et gratuitement, l’accueil se faisant individuellement ou en groupe, de septembre à juin, de 14h à 17h, dans les locaux du Centre de Planification Flora Tristan (Pôle de gynécologie obstétrique). Ainsi révèle le Pr Philippe Descamps du service Gynécologie- obstétrique CHU Angers, pour l’année scolaire 2008/2009, 32% de jeunes âgés de 14 à 21 ans sont venus consulter pour une prescription de contraception, 51% pour le dépistage IST, 20% pour un test de grossesse, 3,6% pour un problème gynécologique, 5% juste pour s’informer et 1% pour la pilule du lendemain.
Pour les autres qui n’osent pas demander à leur mère de les emmener chez la gynéco, il y a toujours l’infirmière scolaire et encore le centre de PMI de leur quartier, deux services gratuits.

En mode contraception y a le choix !

Pour éviter de « tomber » enceinte à 15 ans, d’attraper une IST ou pire le virus du HIV, il faut se protéger à tout âge. Le minimum pour commencer est la pilule et le préservatif. Maintenant il y a plein de solutions efficaces.

La pilule.
En effet, la pilule reste méthode la plus utilisée en France, observe le Dr Brigitte Letombe, gynécologue à Hazebrouk (59) et Présidente de la Fédération Nationale des Collèges de Gynécologie Médicale. Depuis sa création elle a considérablement évolué. Les hormones des pilules se rapprochent de plus en plus des hormones naturelles dans leur structures et dans leurs propriétés. Non seulement, la pilule évite la grossesse inhibition de l’ovulation) mais elle maintient une imprégnation hormonale satisfaisante, et respecte l’équilibre entre estrogène et progestatif (pour le contrôle du cycle).

Les hormones de la pilule sont proches de celles fabriquées par notre organisme, rassure le Dr Brigitte Letombe, gynécologue.

Mieux la pilule apporte des réponses à un cycle souvent imparfait (irrégularités, règles douloureuses, syndromes prémentruels, ovulations douloureuses, kystes fonctionnels) améliorant les symptômes. Elle intervient également dans un but thérapeutique (acné, syndrome des ovaires polykystiques/SOPK, hyper androgénie, syndrome prémenstruel, endométriose). Bon et puis elle est très efficace comme contraceptif ! Certes, on peut l’oublier et ça peut être dangereux en début et fin de plaquette. Alors les filles, on se met des mémos dans la salle de bain ou sur le mobile toujours à portée de main. Dernier point : selon les données épidémiologiques, la contraception orale n’est pas associée à une augmentation du risque global de cancer.

Le stérilet.
Si la contraception intra-utérine est la méthode la plus utilisée au monde, en France elle ne concerne que 20% des femmes en âge de procréer, pourtant efficace… la peur du corps étranger (pourtant mini : 3,5 cm) ! Fort de 50 années d’expérience, le stérilet, contraceptif pluri-annuel (laissé en place de 3 à 5 ans), rappelle le Dr Thierry Harvey, gynécologue à Paris, malgré son nom ne rend pas stérile et peut donc être utilisé chez la femme jeune si elle souhaite encore des enfants comme l’ont bien mis en valeur les recommandations officielles de 2004 et même chez la nullipare si les autres méthodes ne sont pas possibles. Il n’est pas réservé aux femmes qui n’ont plus de désir de grossesse. Ce n’est pas non plus une méthode « abortive », néanmoins elle n’est pas infaillible et quelques échecs existent.
Enfin, la contraception intra-utérine impacte le schéma menstruel : règles plus souvent longues et abondantes donc risque d’annémie ferriprive avec les DIU au cuivre, réduction habituelle du volume et de la fréquence des saignements avec aménorrhée chez 20% des femmes avec le système hormonal. L’absence de règles ne traduit que l’absence de développement de la muqueuse qui pour bon nombre de femmes « modernes » représente plutôt un élément de confort recherché. L’effet hormonal peut rarement se traduire par des poussées d’acné ou des mastodynies. La contraception intra-utérine dont les premiers modèles ont vu le jour il y a 100 ans (Richter 1909) est une méthode actuelle efficace au prix de peu d’effets secondaires et qui ne s’oublie pas !

L’anneau.
Il s’agit d’un contraceptif mensuel, un anneau flexible transparent de 5,4 cm de diamètre qui s’insère dans le vagin et libère au contact de la muqueuse vaginale un estrogène et un progestatif, comme la pilule combinée.

L’implant.
Ce contraceptif pluri-annuel qui agit pendant 3 ans se présente sous la forme d’un bâtonnet de 4 cm de long et 2 mm de diamètre (une allumette) inséré sous la peau du bras, face interne et en haut. Il libère le progestatif à très faible dose pendant les 3 années. Recommandé aux femmes qui ne peuvent pas prendre des estrogènes ou qui oublient fréquemment leur pilule.

Le patch.
Ce contraceptif hebdomadaire libère, comme la pilule classique, un estrogène et un progestatif qui sont absorbés par la peau et passent dans le sang. Il s’appose sur la peau du bras, du ventre, de la cuisse, mais surtout pas sur les seins.

Le préservatif (masculin).
Et puis il y a la bonne « vieille » capote toujours prête dont l’usage remonte à plusieurs millénaires dont le taux d’échec n’est que de 3%. C’est le seul moyen de protection des infections sexuellement transmissible (IST) avec le préservatif féminin. La version 2010 n’a rien à voir avec le sachet en vessie de chèvre utilisé par Minos le roi de Crète en 1500 av. J.C. Et messieurs finis les prétextes pour ne pas l’enfiler, puisqu’il y en a de toutes les tailles (oui, oui) et accessible par Internet si vous n’osez pas aller les acheter en pharmacie, j’en ai repéré sur le site Leroidelacapote qui en propose de 55 tailles (Coripa), j’savais pas que ça variait autant ! Rassurant, le fondateur du site Marc Pointel travaille en étroite collaboration avec des médecins, gynécologues ainsi qu'avec le pionnier de la sexologie française, le Docteur Jacques Waynberg, qui donne des cours à la Faculté de Médecine de Paris au DU de Sexologie.
Lire également Le préservatif sans latex.

Le préservatif féminin.
De la forme d’une gaine de polyuréthane munie d’un anneau souple aux deux extrémités, il tapisse entièrement le vagin et les petites lèvres empêchant tout contact entre les muqueuses de l’homme et de la femme. Il s’insère comme un tampon plusieurs heures avant le rapport sexuel. En utilisation parfaite son taux d’échec est de 3%, mais en pratique plutôt de 14%.

Le diaphragme et la cape vaginale.
En latex ou en silicone, il se glisse à l’intérieur du vagin pour couvrir le col de l’utérus et empêcher le passage des spermatozoïdes. Ils s’insèrent dans le vagin juste avant le rapport et doivent être associés à un spermicide. Ils sont réutilisables après nettoyage. Pas évident toutes ces manipulations et leur taux d’efficacité est de 80 à 94%.

Les méthodes chimiques.
Ce sont les spermicides qui se présentent sous forme de crème, éponges ou ovules et agissent en détruisant ou inactivant les spermatozoïdes. Ils s’insèrent avant chaque rapport seul ou en association avec un préservatif, un diaphragme ou une cape vaginale.

Les méthodes naturelles.
Pas aussi pratiques et fiables que celles que je viens de vous exposer, mais il y a encore des irréductibles des méthodes naturelles « physiologiques » : genre surveiller sa courbe de température tous les jours, observer ses cycles précédents pour en prédire la période fertile ou l’état de sa glaire cervicale

Contraception, les sites où s’informer :
MaContraception : Pour s’informer sur l’ensemble des moyens contraceptifs, avec la cartographie des centres de Planning Familial et les centre IVG par région.
Planif49 : Tout ce que vous voudriez savoir sur la sexualité sans avoir osé demander.
• Préservatif masculin Coripa en vente sur le site leRoiDeLaCapote.