J’adore l’ortie !

Sauvage, libre d’exister où bon lui semble, l’ortie se pique de me vouloir grand bien. Elle m’est plus précieuse que dangereuse. reDécouverte…

ortieLa plante la plus insoumise, urticante limite agaçante, qui pousse au beau milieu de mes massifs me piquant lorsque je jardine peinarde, me pique justement pour me rappeler qu’elle existe et pourrait peut-être bien m’être utile. Alors avant d’enfiler les gants pour l’arracher sauvagement et la jeter… aux orties, voyons ce qu’elle à me dire…

Le saviez vous ?
Quelque 320 noms populaires désignent l’ortie aux quatre coins de l’Hexagone, a relevé Guy Tiberghien : artigo, hourtic, oûrteye, outrigo, euchôrte, këcharde, dares, pikètte, choke… Utilisée et consommée depuis la nuit des temps, l’ortie, cette odieuse mauvaise herbe est en fait ma meilleure amie au jardin, une alliée santé, beauté, forme, vitalité, que sais-je encore ? D'ailleurs, chaque année en mars, alors qu’elle refleurit un festival lui est dédié, Orties Folies vantant ses usages à la Haye-de-Routot dans l’Eure. Et la naturopathe, Alessandra Moro Buronzo, nous rappelle justement en 160 pages absolument exquises « Les incroyables vertus de l’ortie », petit ouvrage à glisser dans la poche cet été, publié aux Éditions Jouvence. Voyons voir…

ortie
Alessandra Moro Buronzo

13 bonnes  raisons de la consommer
• L’ortie dans la Rome antique était réputée aphrodisiaque et vantée par de nombreux poète, tel Ovide, né en 43 av. J.C., dans « L’art d’aimer » qui indique que l’ortie a le pouvoir d’éveiller le désir…
• Et le Latin Pétrone de raconter dans son « Satyricon » qu’un de ses héros se fouettait à l’ortie pour renforcer sa virilité… So rom’antique !
• Plus sérieusement, déjà l’ortie soulage les quintes de toux, en cas d’arthrite et d’inflammations, fortifie les cheveux, favorise la diurèse et le transit intestinal, révèle le médecin et botaniste grec Dioscoride qui vécut au 1er siècle.
• Le Romain Apicius, né en 25 av. J.C., auteur de « L’art culinaire d’Apicius » prépare un gratin d’orties au printemps (des orties lavées et cuits, puis mélangées avec des œufs, du poivre et du sel) pour combattre la maladie.
• De même, l’ortie arrête les saignements de nez, dissipe les suffocations hystériques, les flux de ventre et guérit les luxations, parmi

320 noms populaires désignent l’ortie :
artigo, hourtic, oûrteye, outrigo, euchôrte, këcharde, dares, pikètte, choke…

une soixantaine de recettes à base d’ortie données par Pline l’Ancien en 23-79 après J.C.
• Elle calme les névralgies dentaires selon le médecin grec Hippocrate.
• L’ortie améliore également les problèmes circulatoires, selon le médecin et philosophe persan Avicenne.
• Et la mystique Sainte Hildegarde de Bingen, religieuse du Moyen Age préconise son utilisation au printemps pour purifier l’estomac.
• Le médecin anglais du 17e siècle, Nicolas Culpeper l’utilise pour soigner les morsures de chiens enragés et d’autres animaux venimeux.
• Et puis pendant les périodes de famines en Europe, l’ortie était fort appréciée dans les campagnes pour nourrir son homme. Je me souviens avoir goûté une soupe d’orties aux fanes de radis dans une auberge, étonnante et effectivement délicieuse. On ne la consomme plus, lui préférant des légumes plus chers, dommage.
• Sans compter qu’à partir du 19e siècle, l’ortie est utilisée pour sa fibre par l’industrie textile, à l’instar du chanvre et du lin. À quand des champs d’orties ?
• De même, dans les campagnes, on l’utilisait en guise de colorant pour redonner vie à une vieille pièce de coton ou de laine (il faut environ 3 kg d’orties pour 2 litres d’eau).
• Elle sert encore à enrichir le foin des vaches qui ainsi donne un bien meilleur lait, et régale les poule qui pondent alors davantage.

Pour terminer, en beauté et rendre hommage à cette grande Dame de la Nature : dans un tableau du peintre Albrecht Dürer (1471-1528), un ange volant vers le ciel offre l’ortie au Créateur… N’est-ce pas un signe de son prestige !ortie

Bon plan, l’ortie
Impossible de trouver de l’ortie fraîche en magasin, pas besoin de vous faire un dessin pourquoi… En revanche, je la trouve dans les magasins biologiques et certaines pharmacies et parapharmacies sous diverses formes consommables : séchée en sachets (elle ne pique plus) à consommer en infusions, en gélules, en teinture, en fluide, en racines, en graines, préparations homéopathiques et intégrée à des cosmétiques… Alessandra Moro Buronzo me donne tous les bons plans et surtout des recettes de santé, de beauté et de cuisine à base d’ortie, pour en user et abuser, la consommer sans modération, parce qu’elle le vaut bien. Allez, à vos gants les copines, et jusqu’aux fourneaux !

« Les incroyables vertus de l’ortie », 9,90 €, Éditions Jouvence. En librairie.