Les enfants fument

Et ils fument de plus en plus jeunes, 9 ans pour les premiers, et passent au cannabis dès le collège… Danger !

Selon une enquête réalisée par la Fédération Française de Cardiologie depuis 13 ans sur les jeunes de 10-15 ans et depuis 4 ans sur les jeunes de 9-11 ans, 9 % des enfants de CM1 et CM2 (soit 1 sur 10) avouent avoir déjà essayé de fumer, alors qu’ils étaient 4 % en 2007.

Les enfants de 9-11 ans et le tabac

le tabac et les enfants
Première cigarette dès le CM1-CM2

Ils sont 9 % à avoir essayé la cigarette en CM1 et CM2 (soit 1 sur 10), un chiffre en nette augmentation par rapport à 2007 (4 %), mais tous ont déjà des opinions et des représentations sur le tabagisme qui sont autant d’enseignements sur le discours à tenir pour leur éviter de tomber dans le piège du tabagisme.

90 % ont conscience de la dépendance créée par le tabac, 91 % craignent la dépendance et 99 % soulignent le caractère dangereux de la cigarette. Le fumeur est pour eux assez mystérieux puisqu’un tiers des répondants n’a pas d’idée précise sur la motivation qui pousse à fumer. Les gens fument « Parce qu’ils en ont pris l’habitude et qu’ils ne peuvent plus s’arrêter », déclarent 90 % des jeunes. Leur opinion sur la cigarette est majoritairement négative : « c’est nul, ça sert à rien (89 %) », « ça sent mauvais (87 %) », « ça fait tousser, ça donne mauvaise haleine (86 %) ».

57 % pensent pouvoir arrêter de fumer après une première tentative, mais le piège de la première cigarette est bien réel. Pour la 1ère fois, l’enquête barométrique creuse l’écart entre les enfants qui pensent que l’on peut essayer une première cigarette et s’arrêter (57% contre 53% en 2010 et 48% en 2007) et ceux qui pensent que c’est plus difficile (43% contre 45 % en 2010 et 50 % en 2007).

54 % sont exposés au tabac dans leurs foyers et le fait d’avoir un fumeur dans la famille augmente le risque de tenter une première expérience. Ainsi, 13 % des enfants dans cette situation ont essayé la cigarette contre 5 % des enfants dont l’entourage familial est non fumeur. Ils sont cependant 96 % à exprimer un refus face à une éventuelle occasion de fumer, notamment ceux qui vivent chez les non fumeurs.

53 % d’entre eux pensent que les enfants qui fument souffrent de solitude. Ils sont largement majoritaires, parmi cette tranche d’âge, à associer solitude et tristesse à l’image d’un autre enfant qui fume et tout aussi unanimes sur le caractère dangereux de la cigarette dont les effets néfastes sur le cœur et les poumons sont bien intégrés.

La cigarette, complément d’objet direct des enfants tristes et solitaires.

Les enfants de 10-15 ans et le tabac
32 % des adolescents fument ou ont essayé de fumer, et près de la moitié continuera. L’entrée au collège reste un rite de passage vers l’âge adulte souvent marqué par la première cigarette. Ainsi, 32 % des adolescents déclarent avoir expérimenté la cigarette pendant cette période, soit un chiffre légèrement inférieur à 2010 (35 %), toutefois supérieur à 2007 (29 %). Et 56 % avouent n’avoir jamais essayé d’arrêter (42 % en 2010). Parmi ces adolescents, 72 % sont issus d’un foyer de fumeurs et 65 % déclarent avoir fumé leur première cigarette avec des copains.

Les parents désemparés devant le phénomène

L’étude menée par la Fédération Française de Cardiologie révèle un certain fatalisme des parents face au tabagisme de leurs enfants : dans plus d’un tiers des cas, les parents sont au courant et 15 % des adolescents déclarent le faire devant eux. Pourtant, près du quart des 10–15 ans déclare que leurs parents essaient de les convaincre de la dangerosité du tabac. Et cette insistance est payante puisque 52 % des adolescents déclarent avoir arrêté de fumer à la demande de leurs parents.

le tabac et les enfants
Fumer pour faire « adulte »

62 % sont freinés par le prix et 61 % par l’impact sur les dents, mais la dépendance reste le plus gros frein pour 78 % des adolescents.
La conscience de la dépendance est forte chez les adolescents non fumeurs qui sont 78 % à la craindre suffisamment pour refuser toute expérience.
Chez les fumeurs, la conscience de la dépendance est assumée : un tiers d’entre eux déclarent qu’ils ne pourraient pas se passer de cigarettes et plus de la moitié n’a jamais tenté d’arrêter. Chez ces jeunes fumeurs, la cigarette peut engendrer d’autres expériences : 24 % se sont laissés tenter par le cannabis (lire plus bas), 39 % par le narguilé et 36 % par le cigare.
Pour ceux qui n’ont pas continué après une première expérience, le prix est cité comme frein majeur à 62 %.

Pour 76 % d’entre eux, fumer c’est vouloir se comporter en adulte ou vouloir frimer pour 75 %. « Fumer est un acte social et inconscient » pensent 64 % des jeunes pour lesquels le statut de « non-fumeur » reste la norme et la cigarette négative. Alors pourquoi continuer de fumer ? « C’est agréable, j’arrêterai plus tard » contre « C’est cher et on devient accro ».
Le prix, tout comme la dépendance, prend une importance particulière pour 85 % d’entre eux, mais les effets de la cigarette sur le physique (toux, dents jaunies) suivent de très près ces opinions négatives et pèsent leur poids dans la décision d’arrêter. Cependant, chez les fumeurs, l’attrait de la cigarette reste le plus fort même s’ils sont 44 % à penser qu’ils arrêteront un jour.
61 % des adolescents qui ont essayé la cigarette ont aussi essayé d’autres substances, tel le cannabis, comme 2,3 % de jeunes Européens. En France, un collégien sur trois et un lycéen sur deux avouent avoir fumé leur premier joint… Lire le chiffre sur les jeunes et la drogue.

Et le Professeur Daniel Thomas, Président d’Honneur de la Fédération Française de Cardiologie, d’observer et de conclure : « En 2011, la conscience des effets néfastes du tabac n’est pas un frein suffisant. La cigarette apparaît plus que jamais comme un phénomène de groupe, à nous de faire en sorte que le refus de la cigarette soit aussi une démarche de groupe, et de poursuivre nos actions de sensibilisation pour que les jeunes ne soient plus tentés par cette première cigarette qui est trop souvent le début d’une addiction. »

Plus d’informations santé/forme sur le site de la Fédération Française de Cardiologie : www.fedecardio.com